« Faire confiance à soi-même, même dans l’adversité, est la clé d’une réussite authentique. »
Pendant huit mois intenses, j’ai traversé un parcours semé d’embûches, où l’adversité n’était pas seulement technique, mais aussi humaine et environnementale. Entre un harcèlement sourd dans ma classe et un stage dans un cadre professionnel toxique, j’ai dû puiser au plus profond de moi-même pour construire une stratégie gagnante. Cette stratégie n’a pas reposé uniquement sur mes compétences, mais surtout sur une capacité à résister, m’organiser de manière pragmatique, et rester alignée à mes valeurs profondes.
Résister et se protéger dans un contexte hostile
Dès le début de la formation, j’ai fait face à un environnement difficile. Le harcèlement que j’ai subi n’était pas simplement lié à mon âge, mais aussi à mon franc-parler. Dans cette dynamique de groupe, où une hiérarchie informelle entre élèves plaçait certains au-dessus des autres, je me suis retrouvée en bas, marginalisée et combattue. Plutôt que de me laisser écraser, j’ai choisi de préserver mon estime de moi, une lutte mentale quotidienne qui s’est avérée être une première victoire fondamentale. Cette résistance m’a permis de ne pas perdre pied malgré les tentatives d’humiliation et de mise à l’écart.
Mon stage en entreprise n’a pas apporté de répit. L’entreprise était un petit structure solo où le patron, également maître de stage, évoluait dans un environnement matériellement toxique. Des vapeurs de résine, liées à l’impression 3D, circulaient dans un espace mal aéré, mettant ma santé en danger. À cela s’ajoutaient des comportements ambigus de la part de ce patron, qui me draguait légèrement, créant un malaise difficile à gérer. Pour me protéger, j’ai pris la décision forte de travailler depuis ma caravane sur un vieux camping presque vide. Ce choix d’autonomie m’a offert un espace plus sain, à l’écart du stress et des tensions, et m’a permis de rester concentrée sur mon objectif.
Choisir un projet personnel porteur de sens
Au lieu de continuer à produire un travail qui ne me représentait pas, notamment un dossier basé sur l’entreprise du stage, j’ai décidé de consacrer le temps qu’il me restait avant l’examen à mon propre projet. Ce choix, très risqué compte tenu du délai très court — à peine un mois et demi avant l’examen final — était guidé par un désir profond d’authenticité et de plaisir dans mon travail. Je voulais que ce que je produise reflète qui je suis vraiment, pas simplement répondre à une demande extérieure qui me laissait indifférente, voire agacée. Cette décision m’a donné une nouvelle énergie, malgré le retard accumulé, car je sentais que je bâtissais quelque chose de juste et utile pour mon avenir.
Maintenir une hygiène de vie alignée
Consciente que mon état physique et mental était un socle indispensable, j’ai pris soin d’adopter une hygiène de vie stricte. J’ai arrêté la caféine et le sucre, deux stimulants qui me tiraient vers des excès de stress. Je me suis remise à la méditation matinale, que j’avais déjà pratiquée auparavant, et au yoga le soir, ce qui m’a aidée à réguler mon énergie. Le respect d’un rythme régulier — lever tôt, coucher tôt, pauses structurées — m’a permis de tenir la pression sur la durée. Cette discipline douce, mais ferme, a été un élément clé pour traverser cette période avec clarté et endurance, tout en conservant un équilibre mental.
Une organisation pragmatique pour avancer
Connaissant mes tendances perfectionnistes qui pouvaient me paralyser, j’ai choisi une approche pragmatique : décomposer chaque étape du travail en tâches précises, avec un temps limité pour chacune. Je me suis fixé un objectif volontairement modeste de qualité “brouillon” (3/10), juste suffisant pour avancer sans me bloquer. Cette permission interne de faire imparfait m’a libérée d’un poids énorme. J’ai aussi su mobiliser intelligemment toutes mes ressources : achat d’un template de site à bas prix, sollicitation d’aide ponctuelle auprès de professeurs sur des plateformes en ligne, utilisation d’un crédit sur Creative Market… Cette gestion pragmatique du temps et des moyens m’a permis de livrer un travail professionnel dans un délai serré, sans sacrifier l’essentiel.
Une vision artistique et spirituelle comme guide
Ce qui a vraiment distingué mon travail, c’est la vision que j’en ai portée. Issue de mes études artistiques, cette vision considère que la dimension humaine, spirituelle et holistique est indissociable de toute démarche artistique. Dès l’introduction devant le jury, j’ai expliqué que mon projet s’inscrivait dans cette continuité, où la valeur de l’œuvre est liée à celle de la personne qui la crée. Ce positionnement a donné du sens à ma démarche et a permis de dépasser une simple prestation technique pour proposer quelque chose de vivant et cohérent.
Transformer les conflits en forces
Face aux harceleurs, j’ai appris à garder mon calme et à répondre avec franchise. Cette posture a commencé à fragiliser leur dynamique et a progressivement ébranlé leurs certitudes. La reconnaissance explicite de la qualité de mon travail par ma professeure, jusque-là dubitative, a été une victoire symbolique majeure, qui a légitimé ma présence et mes efforts. Ce moment a confirmé que persévérer avec intégrité finit toujours par porter ses fruits, même dans les situations les plus adverses.
Les piliers de ma réussite
- Préserver mon intégrité mentale et émotionnelle face à l’adversité
- Créer un espace de travail autonome et sain, physique et mental
- Choisir un projet personnel porteur de sens, plutôt que suivre un chemin imposé
- Maintenir une hygiène de vie alignée pour soutenir l’énergie sur la durée
- Décomposer le travail pour dépasser le perfectionnisme paralysant
- Mobiliser toutes les ressources à disposition de manière pragmatique
- Affirmer une vision artistique et spirituelle comme fil conducteur
- Transformer les conflits en leviers de reconnaissance et de légitimité
Cette expérience m’a enseigné que la réussite dépasse la simple maîtrise technique ou la quantité d’heures passées. Elle repose avant tout sur la fidélité à soi-même, la clarté d’une vision personnelle, et la résilience face aux difficultés. Aujourd’hui, installée en pleine nature, cette leçon reste ma boussole. Elle me guide pour construire des projets cohérents, alignés et porteurs, en phase avec ma nouvelle vie et mes valeurs.